[Dans un hangar : Le corps d’une jeune femme gît en haut d’une structure métallique]
[Appartement de Beckett : Beckett]
Beckett [son téléphone sonne, elle décroche] : Beckett ? [Beckett met une montre, un pendentif ayant une bague de fiançailles et son arme dans son holster]
[Devant le hangar : Beckett et Esposito]
Esposito [lui tendant un café] : Pourquoi on ne trouve jamais les corps à des heures décentes ?
Beckett : Le meurtrier est de ceux qui se lèvent tôt.
Esposito : Ouais ! [Beckett voit Castle courir au loin] Il était là avant même que j’arrive.
Castle : Ah enfin vous êtes là ! Vous allez adorer ça !
[Scène de crime : Lanie, Beckett, Ryan, Esposito et Castle]
Ryan [en parlant aux ouvriers] : Allez le spectacle est fini, dégagez le périmètre de sécurité. On apprécie votre coopération, merci.
Castle [en parlant du corps, voyant la tête de Beckett] : Extraordinaire, vous ne trouvez pas ? Ma première frigide. Un petit sourire, c’est drôle ce que je viens de dire !
Lanie : Frigide je sais pas, mais surtout rigide. Elle est littéralement congelée.
Beckett : Il faisait combien, hier soir ?
Ryan : 7, 8°.
Lanie : Ca représentait pas un danger.
Esposito : Y a de l’activité sur le chantier. D’après les ouvriers, elle ne pouvait pas être là, hier soir.
Beckett : Elle est en train de fondre.
Castle : Oui, c’est ce qui s’appelle être un peu… fondu !
Beckett : En tout cas la pauvre fille est tombée sur quelqu’un d’encore plus fondu. [A Lanie] Qu’est-ce que t’as pour moi ?
Lanie : Y a des morceaux de plastique qui proviennent d’un sac, un peu partout.
Beckett : Donc on l’avait mise dans un sac.
Lanie : Hm hm. T’attends pas à ce qu’elle dégèle rapidement. À part ça, je peux t’assurer qu’elle n’est pas là depuis très longtemps. Ca remonte à deux, trois heures.
Beckett : La sécurité n’a rien vu ?
Esposito : La sécurité c’est du grillage. Il a suffit d’une paire de tenailles.
Ryan : Notre type voulait sûrement qu’elle disparaisse dans le béton.
Esposito : Un peu plus bas et ça le faisait.
Castle : C’est curieux de prendre la peine de congeler un corps, avant de le jeter. Ce sont deux profils de meurtriers différents. Un tueur qui congèle un corps est un collectionneur, il veut un souvenir. Mais un tueur qui jette un corps…
Beckett : … Ne veut pas se souvenir du crime. Bon, je vais examiner le grillage. [A un enquêteur scientifique] Faites un gros plan de son visage, on va regarder dans le fichier des personnes disparues.
Castle : Comme dans les émissions scientifiques pour enfants, où on voit des ordinateurs capables de reconnaissances optiques ?
Beckett : Oui, tout à fait.
Castle : Oh ouais !
[Commissariat : Beckett, Ryan, Esposito et Castle]
Beckett [en posant une tonne de dossiers sur la table] : Bienvenu dans le service de recherches des personnes disparues grâce à des ordis capables de reconnaissances optiques !
Castle : C’est manuel ? Vos méthodes remontent à la préhistoire.
Esposito : Peut-être que votre téléphone a un logiciel prévu pour ça ! [Castle rit faussement]
Castle : Elles sont trop nombreuses. C’est peine perdue.
Beckett : Pourtant on finit toujours par les retrouver. Ca peut être à la morgue, ou bien dans un mobil-home, à Las Vegas, avec une strip-teaseuse nommé Trixie.
Esposito : Y a quand même quelques exceptions [Il tend à Castle un dossier]
Castle : Dana Sullivan ?
Esposito : Son petit-ami et elle sortent d’une discothèque. Il reste deux, trois pas en arrière, pour répondre au téléphone. Elle tourne au coin de la rue quelques secondes avant lui et au moment de la rejoindre, aucun signe de sa copine ! La rue est totalement vide. Aucune circulation, aucun passant. Rien, ni personne. En l’espace de trois secondes, elle a disparu.
Castle : On ne disparaît pas comme ça de la surface de la terre.
Ryan : Bien sûr que si. Les disparitions s’expliquent par la physique quantique. Les enlèvements par les extraterrestres, on achète un hot-dog dans un parc et là, l’instant d’après, on se retrouve dans la 4è dimension.
Castle : Je ne suis pas convaincu. Y a forcément une explication qui rend ce qui nous paraît bizarre, parfaitement logique.
Beckett : Alors Castle, c’est quoi l’explication ?
Castle : Je sais pas de quelle façon commence cette histoire, mais je sais comment elle se finit : Une femme congelée sur un chantier. Mis-à-part les extraterrestres, la question est de savoir : Comment elle est arrivée là ?
Ryan : Elle était parfaitement conservée, elle a pas dû être congelée bien loin.
Castle : Ce n’est qu’une éventualité. [En montrant sur la carte du quartier où la victime s’est faite tuée] Voilà le chantier. Il est tout à fait possible qu’on l’ait congelée plus loin que vous le dites. La décongélation d’un corps met un sacré bout de temps.
Ryan : Vous avez déjà décongelé un corps, pour l’un de vos bouquins ?
Castle : Non, mais j’ai cuisiné une dinde pour Thanksgiving. Elle pesait 12 kilos, il lui a fallu la nuit pour décongeler.
Beckett : On parle de quelqu’un, pas d’une dinde.
Castle : J’illustrais mon propos.
Beckett [son téléphone sonne, elle décroche] : Beckett ?... D’accord, je suis là dans 10 minutes. [Elle raccroche] C’était Lanie, elle l’a identifiée.
Castle [A propos des dossiers] : Je vous les confie. [Beckett et Castle s’en vont]
Esposito [A Ryan, en s’échappant doucement] : Oui, on compte sur toi, pour euh… Merci ! [Il sort]
[Salle d’autopsie : Lanie, Beckett et Castle]
Lanie : Mélanie Cavanagh, 24 ans. Cause de la mort : Traumatisme crânien, suite à un coup reçu avec un objet contendant.
Beckett : Comment tu l’as identifiée ?
Lanie : Ses empreintes étaient fichées.
Beckett : Pour ?
Lanie : Détention de stupéfiants.
Castle : Elle n’a pas l’air d’être une droguée.
Lanie : Étant donné les circonstances, elle est plutôt en bon état. L’absence de givre et de dégénérescences tissulaires indique que la température ne variait pas beaucoup, là où elle était.
Castle : Un congélateur ?
Lanie : Ca pourrait faire l’affaire.
Beckett : Elle est morte depuis quand ?
Lanie : Je ne peux pas le dire avec précision, mais étant donné le stade de sa décomposition et le temps durant lequel elle est restée comme ça, je pense qu’on l’a congelée dans les 24 heures après l’avoir tuée.
Beckett : Combien de temps elle est restée comme ça ?
Lanie : Selon les archives, cette personne est portée disparue depuis plus de 5 ans.
GÉNÉRIQUE
[Commissariat : Castle et Beckett]
Beckett : Enfance difficile, adolescence agitée et des problèmes de drogue à vingt ans.
Castle : Je sais…
Beckett : Ah oui, et comment ?
Castle : J’ai lu son dossier. Elle avait décroché puis s’était mariée avec Samuel Cavanagh. Elle travaillait dans un restaurant et lui dirigeait une banque. Ils avaient deux enfants.
Beckett [en prenant le café de Castle] : Quand avez-vous lu son dossier ?
Castle : Euh, ce n’est pas votre… Quand vous êtes allée au petit coin.
Beckett : J’en ai eu que pour une minute.
Castle : Je lis en accéléré. Ca remonte à l’époque où je travaillais à la bibliothèque de New-York. [Beckett commence à lire le dossier] Vous préférez cette fiche de lecture, ou mon analyse de texte ?
Beckett : La lecture accélérée, c’est louper quelque chose à coup sûr.
Castle : Comme le fait que le mari ait attendu 24 heures pour signaler la disparition de sa femme ?
Beckett : Quoi ? C’est bizarre ça.
Castle : Jusqu’au troisième paragraphe. Après, on apprend que la victime était le type de fille que Julia Roberts a immortalisée dans le film « Just married, ou presque »
Beckett : Selon son mari, elle aurait même disparu 15 jours juste avant de se marier.
Castle : Et ensuite, « bonjour, coucou c’est moi comment ça va ? » et elle remet ça, trois ans plus tard. Elle lui refait le même coup trois fois de suite. Sans lui dire, où elle se rendait.
Beckett : Mais peut-être qu’elle avait une bonne raison de s’en aller.
Castle : Je ne suis pas en train de la juger, on peut très bien se marier sans être prêt à affronter le quotidien.
Beckett : Ce ne serait pas votre cas ?
Castle : Pas avec la femme de ma vie. Voilà, c’est pour ça que le mari n’a pas appelé les flics immédiatement. C’était pas la première fois et à l’époque, on n’a pas cherché plus loin.
Beckett : Il n’ont trouvé aucune preuve d’acte criminel alors ils ont classé l’affaire. Elle disparaît durant cinq ans et son mari conclut à une simple fugue ?
Castle : On devrait peut-être lui dire que sa femme est enfin revenue.
[Appartement de Samuel Cavanagh : Castle, Beckett et un homme]
Homme [alors que Beckett frappe à la porte] : Qui est-ce ?
Beckett : Police de New-York, ouvrez !
Homme [ouvre] : Oui, c’est pour quoi ?
Beckett [en montrant sa plaque] : Lieutenant Beckett. Êtes-vous Samuel Cavanagh ?
Homme : Non.
Beckett : D’après nos informations, Samuel Cavanagh habite ici.
Homme : Vous devez vous trompez d’appartement.
Beckett : C’est bien le 917 ?
Homme : Oui, mais c’est moi qui habite cet appartement et mon nom c’est Roger.
Beckett : Vous connaissiez Samuel Cavanagh ?
Roger : Non, pourquoi, qu’est-ce qu’il y a ?
Castle : Ça fait longtemps que vous habitez là ?
Roger : Huit mois, à peu près.
Castle : Il a peut-être déménagé, ça remonte à cinq ans.
Roger : Je suis navré de vous l’apprendre, mais si vous cherchez le locataire qui habitait ici avant moi, il a pas déménagé, on l’a abattu. [Il ferme la porte]
Castle : Attendez…
[Commissariat : Beckett, Ryan, Esposito et Castle]
Ryan : Eh Beckett !
Beckett : Oui ?
Ryan : Samuel Cavanagh, tué dans une épicerie, y a 1 an.
Esposito [en donnant le dossier à Beckett] : Deux balles de petit calibre dans la poitrine. Plus de portefeuille, ni d’objet de valeur.
Ryan : D’abord sa nana qui disparaît et lui il se fait tuer 4 ans plus tard.
Esposito : A combien de gens ça arrive ?
Castle : A personne. Sauf si les deux meurtres sont liés.
Esposito : Mais y a 4 ans qui les séparent. Entre la nana qu’on refroidit et le mec qu’on descend, je vois pas quel lien il pourrait y avoir.
Castle : Ils ont dû tremper dans une sale histoire, qui les a dépassés. Un problème lié à la drogue, peut-être.
Ryan : Un dealeur aurait attendu 4 ans pour finir le boulot ?
Castle : Le mari a peut-être découvert ce qui était arrivé à sa femme et était sur le point de tout révéler à la police.
Ryan : J’y crois pas.
Castle : Je peux vous convaincre en moins de 300 pages !
Beckett : Ce qu’on essaie de faire, c’est mener une enquête, pas écrire un bouquin.
Castle : Je vois le titre d’ici : « Juste un frisson dans la nuit »
Esposito : Ouh, ça c’est chouette !
Castle : Génial, se réjouit-il, ça va se vendre par milliers.
Beckett : Que sont devenus les enfants ?
Esposito : Ils vivent avec les parents de Mélanie, en banlieue.
Beckett : Bon, alors j’ai la banlieue qui m’attend ! Interrogez les ouvriers du chantier, c’est pas possible qu’ils aient rien vu.
Esposito : D’après le contremaître des clochards leur posaient des problèmes le soir. Alors, je me suis dit que j’allais leur rendre une petite visite.
Castle [ne sait où aller] : Les clochards ou les parents ? Les clochards ou les parents ?
Esposito : Dans les deux cas, c’est pas la joie ! [Castle désigne finalement Beckett du doigt]
Esposito & Ryan : Salut !
[Devant chez les Davidson : Beckett, Castle, M. & Mme Davidson]
M. Davidson [joue avec ses petites filles] : Je vous ai fait peur ?
Les petites-filles : Oui.
Beckett : Monsieur Davidson ?
M. Davidson : Oui, madame ? C’est moi.
Beckett : Je suis le lieutenant Kate Beckett. Où pourrait-on discuter ?
M. Davidson : Venez à la maison, on sera tranquilles. [A ses petites filles] Vous ne jouez pas dans la rue, d’accord ? Papy n’en a pas pour longtemps.
[Appartement des Davidson : Beckett, Castle, M. & Mme Davidson]
Mme Davidson : Je crois que ce que vous nous dites n’est pas vraiment une surprise. On devait savoir au fond de nous, qu’on ne la reverrait pas.
Beckett : Que pouvez-vous nous dire à propos les jours qui ont précédé sa disparition ?
M. Davidson : Eh bien, si mes souvenirs sont bons, on lui avait parlé deux ou trois jours avant, enfin ma femme lui avait parlé.
Mme Davidson : Tout allait parfaitement bien.
Beckett : Elle ne vous a pas laissé entendre qu’elle projetait de s’en aller ?
M. & Mme Davidson : Non.
Castle : Nous savons que votre fille avait des problèmes…
M. Davidson : Ca n’a rien à voir avec ce qui s’est passé !
Castle : Qu’en savez-vous ?
M. Davidson : On dirait le flic qui s’occupait de l’affaire, il y a 5 ans. Il pensait qu’elle s’était enfuie. Qu’elle se droguait encore.
Beckett : Et vous avez un autre avis ?
M. Davidson : Mélanie était loin d’être une mère modèle. Mais elle aimait ses enfants. Elle les aurait jamais abandonnés.
Beckett : Son mari en pensait quoi ?
Mme Davidson : Qu’elle avait fait ça à cause de la drogue.
M. Davidson : Vous savez qu’il lui a fallu plus d’une journée pour signaler sa disparition, à la police ?
Castle : Elle avait l’habitude de s’enfuir.
M. Davidson : Je n’ai aucune intention de le nier ! Mais si Sam croyait notre fille en danger, pourquoi il a pas appelé la police tout de suite ? Pourquoi il a prévenu personne ? Même si elle s’était faite arrêter, ça aurait mieux valu pour … Oh qu’est-ce que ça change, de toute manière ? Il n’empêche que toutes ces questions, fallait y répondre il y a cinq ans ! Mais c’est pas le flic chargé de l’affaire à l’époque qui les aurait posées !
[Devant chez les Davidson : Beckett et Castle]
Castle : Ils n’ont pas l’air très satisfaits de la manière dont l’enquête a été menée.
Beckett : D’après moi ils ont entièrement raison de ne pas l’être.
Castle : Le flic qui était chargé de l’affaire, vous le connaissez ?
Beckett : Pas du tout. Le lieutenant Sloan est partit avant que j’arrive.
Castle : Il est toujours dans le coin ?
Beckett : Eh bien, si ça comprend le New-Jersey où il est shérif, oui, il est toujours dans le coin.
[Dans un bar : Beckett, Castle et Sloan]
Sloan : Mélanie Cavanagh… On l’a enfin retrouvée après toutes ces années.
Beckett : C’est son cadavre qu’on a retrouvé.
Sloan : Oh. J’en suis navré. Depuis le premier jour où j’ai été chargé de l’affaire, j’ai su que ça finirait mal.
Beckett : D’après ses parents, vous étiez persuadé que Mélanie avait volontairement disparu.
Sloan : C’était pas étonnant quand on connaissait son passé, et aujourd’hui je ne suis pas surpris de la conclusion de cette histoire !
Castle : Les parents croient également que vous n’avez jamais fait abstraction de son passé.
Sloan : J’enquêtais pas sur la mort d’une personne, mais sur sa disparition. Vous avez un cadavre, moi j’avais seulement une toxico connue pour ses fugues en pagaille.
Beckett : Et aussi un mari qui n’a pas immédiatement appelé la police pour donner l’alerte.
Sloan : C’est facile de venir critiquer le boulot des autres après la bataille. Écoutez trésor, le mari était coopératif, le fait que la police scientifique ai retourné leur appart’ ne lui a posé aucun problème. On pouvait tout lui demander !
Castle : Vous savez qu’il est mort, lui aussi ? [Sloan prend un air interrogateur]
Beckett : On l’a abattu dans une épicerie, il y a plus d’un an.
Sloan : Qu’est-ce que vous attendez de moi ? On avait des témoins qui l’avaient vue à Philadelphie. Elle trainait avec un ex-petit-ami accro aux amphets, y avait pas photo.
Beckett : Mais vous n’êtes même pas allé vérifier sur place !
Sloan : Inutile, j’avais les rapports !
Beckett : Bien sûr, fondé sur le témoignage du meilleur ami du mari, Charles Wyler.
Sloan : Et alors ?
Castle : C’est tout sauf un observateur impartial !
Sloan : Il avait une entreprise, une famille, c’était même un ancien combattant. J’avais pas de raisons de douter de sa parole.
Castle : Et Philadelphie, c’est pas la porte à côté.
Sloan : Elle avait seulement disparue, à l’époque.
Beckett : Non shérif, on l’avait déjà tuée. Mais vous ne le saviez pas encore !
[Voiture de Beckett : Castle et Beckett]
Castle : Si jamais je disparais, assurez-vous que c’est pas ce type qui mènera l’enquête !
Beckett : Je hais les flics comme lui ! Il faut que les indices collent avec leur vision de l’affaire, alors ils les font coller à tout prix et pendant ce temps-là, les meurtriers courent toujours.
Castle : Comme celui de votre père ?
Beckett : Mon père ?
Castle : J’ai remarqué vote montre. C’est celle de votre père. C’est pour ça que vous la portez. [Beckett est troublée]
Beckett [son téléphone sonne, elle décroche] : Beckett ?
[Devant une entreprise : Castle, Beckett, Esposito et Ryan]
Beckett : Vous avez un témoin ?
Esposito : Oui, un clochard. Deux trois billets lui ont rendu la mémoire.
Ryan : Il dit avoir vu un camion jaune se garer sur le chantier. Un type costaud aurait sorti un grand sac de l’arrière et l’aurait emporté. Mais en revenant, plus de sac.
Beckett : Comment vous avez trouvé ce lieu ?
Esposito : Sur le camion il y avait écrit le mot « Entreposage ».
Ryan : On a cherché toutes les entreprises de West Side. Y a que celle-là qui se sert de camions jaunes.
Beckett : Le camion appartient à qui ?
Ryan : Selon le service d’identification de véhicule, Albert Bolland.
[Immeuble de Bolland : Albert Bolland, Beckett et Castle]
Bolland : Comment ça ? Quel corps ? Je vois pas de quoi vous parlez !
Beckett : Un témoin a vu une personne sortir de l’un de vos camions sur le chantier et se débarrasser du corps.
Bolland : Erreur, y avait personne.
Castle : Aïe aïe aïe… Il aurait peut-être fallu songer à nier, d’abord !
Beckett : Laissez-moi vous mettre sur la voie. Mélanie Cavanagh, mère de deux enfants, femme de Samuel Cavanagh.
Bolland : Ok, c’est vrai. C’est moi qui ai jeté le corps. Mais je vous jure que…
Beckett : … Vous ne l’avez pas tuée ?
Bolland : Non, je l’ai trouvée.
Beckett : Hm hm.
Bolland : Je savais pas qu’elle se trouvait là !
Castle : Là ? Mais où ?
Bolland : Au sixième étage. Le locataire me devait des arriérés. D’habitude on leur donne 3 mois, après on casse les serrures et on vend leurs biens. Mais y avait qu’un congélo, branché sur une prise qui était pas faite pour ça. Ce qui à propos, est totalement illégal !
Beckett : Ah, parce que garder un corps, c’est moins illégal peut-être ?
Bolland : Mais j’étais au courant de rien ! Quand j’ai ouvert le congélo j’ai failli avoir une attaque !
Beckett : Vous auriez dû alerter la police.
Bolland : Pour faire le première page du Ledger ? C’est ça, c’est bon pour les affaires. Et si c’était un coup de la Mafia ? J’ai une famille, moi !
Beckett [s’énerve] : Elle aussi !
Castle : D’accord. Donc, vous trouvez le corps, et la chose la plus logique qui vous vient à l’esprit c’est de le jeter sur un chantier ?
Bolland : Je connais quelqu’un qui travaille là-bas, alors quand je me suis retrouvé avec ce cadavre sur les bras, j’ai trouvé cet endroit parfait.
Beckett : Faites nous voir l’endroit où elle était.
[Local du suspect : Beckett, Castle et Bolland]
Beckett [ouvre le congélateur et remarque du sang et des cheveux] : Cinq ans là-dedans. Personne ne mérite ça. [A Bolland] Comment il vous payait pour ce local ? Par chèques ? Cartes de crédit ?
Bolland : En liquide. Tous les 6 mois. Mais il me devait trois mois comme je vous l’ai dit.
Beckett : Ce qui fait remonter le dernier paiement deux mois après la mort du mari.
Castle : Les morts ne payent pas souvent leurs loyers.
Beckett : La caméra de votre bureau a forcément enregistré le type qui vous payait.
Bolland : Mais ça remonte à 9 mois. On les garde pas plus de deux semaines, les enregistrements.
Beckett : J’ai l’impression que Sloan avait raison. Sam Cavanagh n’avait rien à voir avec tout ça.
Castle : D’accord. Mais alors si ce n’est pas Sam, c’est qui ?
[Appartement de Castle : Castle et Alexis]
Alexis [alors que son père a la tête dans le réfrigérateur]: On a la clim’, t’es au courant ?
Castle : Je me demande pourquoi le meurtrier a eu besoin de mettre le corps dans un réfrigérateur.
Alexis : Ca concerne le lieutenant Beckett ou Nikki Hard ?
Castle : Beckett.
Alexis : Ah oui, c’est vrai. Pour Nikki Hard c’était « comment incinérer un corps dans un petit four autonettoyant ? »
Castle : Après tout, pourquoi déposer des choses dans le congélateur, puisque ensuite on les y oublie ?
Alexis : Je ne vois qu’une bonne raison de faire une chose pareille, c’est pour le cacher.
Castle : Jusqu’au moment où tu arrêtes de payer le local.
Alexis : J’ai arrêté ou bien on m’en a empêché ?
Castle [ferme le réfrigérateur] : Jamais je ne pourrai oublier tous ces jolis moments entre père et fille.
Alexis : Et bien moi, j’espère les oublier, avec un bon psy !
[Société de Charles Wyler : Beckett, Castle et Wyler]
Beckett : Monsieur Wyler, vous avez dit au lieutenant qui enquêtait sur l’affaire de la disparition de Mélanie, que celle-ci était partie rejoindre un ex-petit-ami toxicomane, à Philadelphie.
Wyler : Je lui ai dit ce que Sam m’avait dit.
Beckett : Mais encore ?
Wyler : C’est ce qu’elle avait fait avant leur mariage et parfois même après.
Beckett : Mais vous n’aviez aucune certitude ?
Wyler : C’était la seule explication logique. Cette femme était quelqu’un de bien, mais elle avait des problèmes. Chaque fois que la vie devenait trop dure, elle allait s’acheter de la came. Elle revenait complètement raide. Elle accusait Sam de lui gâcher la vie. Il lui avait tout donné.
Beckett : Vous vous rappelez du nom de ce petit-ami ?
Wyler : Kevin Henson. Quoiqu’il soit arrivé à Mélanie, il était forcément au courant.
[Commissariat : Beckett, Castle et Montgomery]
Beckett : Kevin Henson, l’ex de Mélanie. En prison pour détentions de Met amphétamines. Condamné juste après le dernier paiement du loyer pour le local.
Castle : Il arrête de payer le loyer et on retrouve le corps.
Montgomery : Drôle de coïncidence !
Beckett : Et quand le mari s’est fait abattre, il ne purgeait aucune peine.
Montgomery : Ca vaut le coup d’aller lui rendre visite.
[Prison : Beckett, Castle et Henson]
Henson : Vous avez déjà été amoureuse, lieutenant ? On est prêts à faire n’importe quoi.
Beckett : Tuer une personne, par exemple ?
Henson : Mél’ et moi, quand on était ensemble, le temps s’arrêtait. Mais dès le premier jour, on a su que ça marcherait jamais. Ces vieux n’auraient jamais voulu qu’elle fasse sa vie avec un toxico, tatoué de partout. Mais des fois, elle et moi, quand on se retrouvait tous seuls, rien que tous les deux, et bah je vous jure qu’on parvenait presque à y croire.
Castle : Elle allait quitter Sam ? C’est pour ça qu’elle vous rejoignait ?
Henson : Elle avait découvert qu’il la trompait. Elle pensait qu’il allait demander le divorce et obtenir la garde des enfants, à cause de son passé de droguée. Elle voulait qu’on les prenne et qu’on disparaisse.
Beckett : Ça a pas été le cas ?
Henson : Je l’ai mise dans un bus.
Castle : Vous l’avez renvoyée chez elle ?
Henson : Je pouvais pas lui donner ce qu’elle voulait. Le lendemain je suis entré en cure de désintox. Si je devenais clean… C’est là où j’étais quand elle a disparue. Elle est morte avant que je puisse sortir.
Beckett : Comment vous pouvez en être certain ?
Henson : Elle a pas appelé. Elle aurait appelé si elle avait été en vie.
[Voiture de Beckett : Beckett et Castle]
Castle : Une liaison, ça expliquerait tout ! [Beckett le regarde l’air interrogateur] Sam tue Mélanie, ou sa maitresse et lui la tuent tous les deux.
Beckett : Oui, mais alors qui tue Sam ?
Castle : Sa maitresse. Quand Sam décide finalement de ne pas s’engager. Elle n’avait pas le choix, elle ne pouvait pas aller le dénoncer !
Beckett [rigole] : Qu’est-ce que vous n’allez pas inventer ! C’est dingue.
Castle : J’invente rien, c’est eux qui ont tout inventé.
Beckett : Eclairez-moi sur les mecs. Si un homme a une maitresse, il en parle à son meilleur ami ?
Castle : Ouais.
[Société de Charles Wyler : Beckett, Castle et Wyler]
Wyler : Lieutenant.
Beckett : Vous nous avez menti, monsieur Wyler.
Wyler : Je vous demande pardon ?
Castle : Vous pensiez peut-être que la police n’avait pas à savoir que Sam avait une liaison, à l’époque ?
Wyler : C’est de l’histoire ancienne maintenant. À quoi ça sert de trainer tout le monde dans la boue ? Leurs filles ont beaucoup souffert, elles méritent de vivre en paix.
Beckett : Ce qu’elles méritent c’est de connaître la vérité à propos de la mort de leur mère.
Wyler : Elizabeth Forte. C’était le nom de sa maitresse, elle bossait avec Sam à la banque.
[Salle d’interrogatoire : Beckett, Castle et Elizabeth Forte]
Beckett : Madame Forte je suis le lieutenant Beckett et voici monsieur Rick Castle.
Forte : Qu’est-ce que je fais ici ?
Beckett : Le nom de Sam Cavanagh vous dit-il quelque chose ?
Forte : Que lui arrive-t-il ?
Beckett : Nous venons de découvrir le cadavre de sa femme Mélanie. Apparemment elle aurait été tuée à l’époque où vous aviez une liaison avec son mari.
Forte : J’ai peur de ne pas vous suivre.
Beckett : Vous voulez vraiment que je fasse une enquête approfondie sur votre vie, madame Forte ? Parce que je le ferai si vous refusez de répondre. Je vérifierai tous les appels téléphoniques que vous avez passé, tous vos relevés de cartes de crédit, je parlerai également à votre mari.
Forte : Ce n’est pas nécessaire lieutenant. Je vous en prie, ne dites rien à mon mari. Il se trouve que Gary n’est pas au courant.
Castle : Il suffit de nous dire ce que vous savez.
Forte : Eh bien Sam et moi on s’est rencontrés quand j’ai été mutée en centre-ville. Il gérait les nouveaux. On nageait pas vraiment dans le bonheur en ce temps-là.
Beckett : Combien de temps ça a duré ?
Forte : Pas longtemps, 6 mois.
Castle : Pourquoi vous vous êtes quittés ?
Forte : J’ai compris que j’aimais mon mari.
Castle : Arrêtez, on ne met pas fin à une liaison si on aime son conjoint. Si on le fait c’est parce qu’on a peur. [Il regarde Beckett] Peur de passer à l’étape suivante, peur de se faire pincer, peur de gâcher sa vie. Alors, de quoi aviez-vous peur, exactement ?
Forte : De lui. J’avais peur de Sam.
Beckett : Pourquoi ?
Forte : Il insinuait que si sa femme disparaissait du paysage, on serait tranquilles. Il me demandait ce que j’en pensais.
Beckett : Ca remonte à quand ?
Forte : Quelques semaines avant qu’elle disparaisse. Quand j’ai su que sa femme n’était plus là, j’ai préféré mettre fin à notre liaison et il l’a très mal pris. Ca allait si mal que j’ai demandé à être mutée.
Beckett : Il… Euh… Pardon, mais vous auriez dû… [Elle se lève de la chaise] 5 ans, madame Forte. Il s’est passé plus de cinq longues années et vous n’avez jamais prévenu personne ?
Forte : Qu’est-ce que ça peut faire que Sam ait tué Mélanie ? Il est mort. Ils sont tous les deux morts. Alors quelle importance ça peut avoir ?
[Commissariat : Beckett passe de longues heures devant le tableau blanc, passant en revue chaque indice]
Beckett : T’as fait comment Sam ?
[Appartement de Castle : Castle, Alexis et Martha]
Alexis [joue au pistolet laser avec son père] : Haha !
Castle : Enfuie-toi rebelle ! Tu ne vaincras jamais les forces de Voltar !
Alexis : Mort à Voltar, mort aux Voltariens !
Castle : Je sens la peur dans ton cœur !
Alexis : Ah, tu ne sens rien du tout !
Martha : Est-ce que quelqu’un aurait vu mon sac à main ?
Castle : Mère tu casses l’ambiance. Je te signale que nous combattons pour la gloire.
Martha : Trésor, quel âge as-tu ?
Castle : Celui de pouvoir m’offrir le dernier jeu laser qui vient de sortir. [Alexis tire sur Castle]
Castle : Oh, je suis mort. C’est atroce mère, à présent Voltar ne règnera jamais sur l’omnivers. [La sonnette retentit] C’est quoi, le repas ?
Martha : Non.
Alexis : Non.
Castle : Je préfère aller jeter un coup d’œil. [Castle ouvre la porte, en déguisement, en pointant son fusil-laser sur Beckett] Ah !
Beckett [bouche bée] : Bonsoir.
Castle : Bonsoir.
Alexis : C’est qui ?
Castle : Le lieutenant Beckett.
Martha : Chéri nous recevons ce soir ?
Castle : Hum…
Alexis : Papa, un peu de courtoisie !
Castle : Oh oui ! Entrez je vous en prie, venez entrez. On est très heureux de…
Alexis : De vous recevoir.
Beckett : Merci.
Castle : Vous vous souvenez de ma mère, Martha, et ma fille, Alexis.
Beckett : Oui.
Alexis : Bonsoir.
Beckett : Oui, bonsoir.
Castle : Euh, je vous offre un verre ?
[Bureau de Castle : Castle et Beckett]
Beckett : Eh ben, j’ai l’impression de me retrouver dans le quartier général secret de Batman.
Castle : Fan de Batman, ça m’étonne pas de vous !
Beckett : Pourquoi ?
Castle : Vous avez la même histoire. C’est à cause de la perte d’un être cher que vous luttez contre le mal.
Beckett : Oui, sauf que le justicier multimillionnaire, c’est vous, pas moi.
Castle : Exact. [alors que Beckett regarde un tableau tactile] : Ce sont les grandes lignes de mon bouquin.
Beckett : C’est drôle, on dirait notre tableau.
Castle : Sauf que pour le mien c’est pas réel.
Beckett : Oui.
Castle : Un problème ?
Beckett : J’arrive pas à la trouver.
Castle : A trouver quoi ?
Beckett : La solution.
Castle : C’est Sam le tueur. C’est une bonne fin. Et tout colle.
Beckett : Oui, mais sans preuve, c’est seulement une théorie. Et la famille de Mélanie, ses enfants ont besoin de plus qu’une théorie, ils ont besoin de savoir. Et moi aussi, j’en ai besoin.
Castle : Vous avez déjà une fin. Pour connaître le reste, vous devez revenir en arrière, compléter l’histoire. Vous avez votre fin, vous avez également votre tueur. Il faut tout reconstituer. Avec les faits dont on dispose, à l’heure actuelle.
Beckett : Les faits ?
Castle : Par exemple, ils ont deux petits enfants.
Beckett : Et alors ?
Castle : Selon les rapports de police, ils n’avaient pas de baby-sitter. Sam est à la banque, elle est donc avec les enfants, le jour où elle disparaît.
Beckett : Mais d’après Sam, elle est partie plus tard dans la soirée.
Castle : Ce qui n’a jamais été confirmé par le gardien.
Beckett : Mais si elle était là et qu’elle n’est pas partie…
Castle : … C’est que Sam l’a tuée dans l’appartement.
Beckett : Oui.
Castle : Autre fait, il vivait à Manhattan.
Beckett : Oui, et comme la plupart des gens il n’avait pas de voiture.
Castle : Alors qu’est-ce qu’on fait quand on vit à Manhattan et qu’on est un bon mari qui cherche à se débarrasser du corps de sa femme ? Il ne peut pas quitter l’appartement, ni marcher dans le hall avec. Alors…
Beckett : Comment a-t-il transporté le corps jusqu’au local ?
Castle : Il…. Heu… Il a pu… Non…
Beckett : Vous…
Castle : Ca peut se débloquer.
Beckett : Oui ?
Castle : Parfois quand je manque d’inspiration pour l’un de mes personnages, je me rends sur la scène où le crime a eu lieu. Une fois, je suis monté tout en haut de l’Empire State Building, à l’époque le film « Nuit blanche à Seattle » venait de sortir, vous savez avec la scène romantique au dernier étage. Je vous dis pas le nombre de femmes que j’ai pu séduire. J’ai couché avec…
Beckett : Castle !
Castle : Bref, pour être dans la tête d’un tueur, il faut aller là où il était. Et voir les problèmes qui se sont posés à lui. Je vous accompagne ?
[Appartement de Roger : Beckett, Castle et Roger]
Roger : On m’a dit qu’il avait été tué dans une épicerie. Aujourd’hui vous me dites qu’il a été tué ici, dans mon appartement ?
Castle : Non, pas lui, sa femme.
Roger : Quoi sa femme ? Ils l’ont fait exprès c’est pas possible.
Castle [en parlant à Beckett] : Bon, on est mariés.
Beckett : On n’est pas mariés !
Castle : Relax, c’est pour l’enquête.
Beckett : Même pas pour l’enquête.
Castle : Ce serait un conte de fée.
Beckett : Très bien, si on est mariés, je demande le divorce.
Roger : Vous êtes comme ça tout le temps ?
Beckett & Castle : Oui.
Castle : D’accord on est pas mariés, mais eux si. Alors disons que le gardien ne s’est pas trompé. Mélanie rentre à la maison vers 16h.
Beckett : Elle doit faire à manger pour les enfants. [Ils entrent dans la cuisine]
Castle : Peu de temps après, Sam rentre à son tour.
Beckett : Vers 19 heures, à la fermeture de la banque.
Castle : Les enfants ont fini de manger.
Beckett : Elles font quoi ? Ellse regardent la télé dans la chambre.
Roger : Dans ma chambre ?
Castle : Chut ! On tient le bon bout.
Beckett : Ils se disputent tous les deux.
Castle : A cause de la liaison.
Beckett : A cause de Philadelphie.
Castle : Et puis, ça s’envenime.
Beckett : Elle tourne la tête…
Castle : … Et là, il la frappe avec quelque chose.
Beckett : Une casserole ! Ou une poêle. [Elle s’empare d’une casserole]
Castle : Il lui fracture le crâne, c’est fini.
Beckett : Les deux petites sont dans la chambre à coucher. Il doit donc trouver un moyen de sortir le corps de l’appartement sans qu’elles le voient.
Castle : La salle de bain. Il lui faut à tout prix gagner du temps. [Ils vont dans la salle de bain]
Beckett : D’accord, alors, il la met dans la baignoire. Et puis il ferme la porte. [Beckett le fait]
Roger : Attendez !
Beckett : Ensuite, il dit aux filles que maman est sortie.
Castle : Ce que le gardien n’a jamais confirmé, selon le rapport de police.
Beckett : Il n’a pas de voiture. Comment sort-il le corps de l’appartement ?
Roger [en ouvrant la porte] : Il a appelé un taxi, peut-être.
Beckett : Oui, et peut-être que le chauffeur lui donne un petit coup de main pour le mettre dans le coffre. Combien ça a pu lui coûter ?
Castle : Pas le chauffeur, le gardien.
Beckett : Castle, je plaisante.
Castle : Mais si le corps se trouvait déjà dans le congélateur quand il l’a sorti de l’appartement ?
Roger : Alors c’est un camion qu’il lui aurait fallu.
Castle : Dans mon immeuble, chaque fois qu’on réceptionne un paquet on doit signer un registre.
Roger : Oui, ici aussi on lui aurait demandé de signer le livre des colis.
Beckett : Le livre des colis ?
Roger : Celui que tient le gardien, au rez-de-chaussée. [Beckett redonne la casserole à Roger]
[Couloir de l’immeuble : Beckett, Castle et Mme Marsh ]
Mme Marsh [Castle lui montre le registre] : Oui, c’est mon nom.
Beckett : Je sais parfaitement que ça remonte à 5 ans madame Marsh, mais cette livraison porte le numéro de votre appartement. Alors, si jamais vous vous souvenez de quoique ce soit à propos de cette livraison…
Mme Marsh : Ah je me souviens que j’ai dû aller au rez-de-chaussée afin de résoudre cette histoire incroyable.
Beckett : Comment ça, madame Marsh, quelle histoire ?
Mme Marsh : Je n’avais jamais commandé de congélateur, mais le livreur l’a quand même monté. Il a pris l’ascenseur pour les livraisons pendant que moi j’expliquais au gardien que je n’y étais pour rien.
Beckett : Que s’est-il passé pendant que vous étiez au rez-de-chaussée ?
Mme Marsh : Le temps que j’explique tout ça en long, en large et en travers, le livreur s’était envolé dans la nature. S’agit-il encore de cette pauvre femme qui a disparu ?
Beckett : Oui, en effet.
Mme Marsh : Parce que j’ai déjà tout dit à l’autre policier.
Beckett : Le lieutenant Sloan ?
Mme Marsh : Je ne me souviens plus de son nom, mais je lui ai tout dit comme à vous.
[Dans la rue : Beckett et Castle]
Castle : Je comprends pas. Si Sloan a eu ce témoignage, pourquoi n’a-t-il pas suivi la piste qu’il indiquait ?
Beckett : Parce que la vérité ne l’intéressait pas, il avait déjà sa version.
Castle [en voyant les camions devant l’immeuble] : C’est le même genre de camions qu’on a vu à l’extérieur de la société de Charles Wyler.
Beckett : Il doit avoir un contrat avec cette entreprise.
Castle : Qui on appelle quand on a de lourds paquets à déplacer ?
Beckett : Son meilleur ami !
[Salle d’interrogatoire : Beckett, Castle et Wyler]
Beckett : On peut très bien remonter la piste du camion de livraison jusqu’à vous, M. Wyler. La dame à qui vous avez soit disant livré le congélateur peut vous identifier.
Wyler : Je n’ai rien à voir avec le meurtre de Mélanie.
Castle : Vous fatiguez pas, on n’est pas à un mensonge près avec vous.
Wyler : Je n’avais pas la moindre raison de la tuer.
Beckett : Mais votre ami Sam, en avait lui des raisons. C’est pas facile à supporter une femme qui va tout le temps voir son ex.
Wyler : Il m’a appelé ce soir-là. Il a dit… qu’il fallait que je vienne sur le champ. Quand je suis arrivé, les filles étaient couchées, Mélanie était dans la baignoire dans… un sac en plastique. Il m’a dit qu’elle l’avait frappé et qu’il avait pété un plomb.
Castle : Juste une question, pourquoi, au lieu de la tuer, il n’a pas demandé le divorce ?
Wyler : Vous croyez que je n’ai pas pris la mesure de son acte ?
Castle : Alors pourquoi avoir pris le risque de déplacer le corps ?
Wyler : Parce que ce n’était pas un meurtrier, mais un homme qui avait fait une erreur. J’ai pensé aux petites. Leur mère était morte, si leur père allait en prison…
Beckett : Vous lui avez fourni un camion, c’est ça ?
Wyler : Il disait qu’on ne remonterait pas jusqu’à lui. C’est pour ça que j’ai fait semblant de livrer la vieille dame et que j’ai loué le local pour entreposer le corps. On savait que ce serait Sam le principal suspect.
Beckett : Les paiements, c’était vous ?
Wyler : Pour Sam c’était trop risqué, il me donnait le liquide, et je passais 2 fois par an.
Castle : Tout ça pendant plus de cinq ans ?
Wyler : C’est pas évident de se débarrasser d’un corps.
Beckett : Vous auriez pu continuer à payer le loyer. Pourquoi ne pas l’avoir fait ?
Wyler : Je suis sincèrement désolé pour Mélanie, mais je n’allais tout de même pas continuer à payer pour le reste de mes jours ?
Beckett : Soyez sûr qu’on va s’assurer du contraire, monsieur Wyler.
[Commissariat : Beckett, Castle et Montgomery]
Montgomery : On a jeté son corps parce que ce dénommé Wyler n’a pas payé une facture ? Alors ça…
Castle : Vous pouvez le dire, ça refroidit ! Et c’est paradoxal que la lumière ait été faite grâce à un acte aussi égoïste.
Beckett : Certaines personnes connaissaient la vérité depuis le début de l’histoire, mais elles ont préféré se taire plutôt que de nous avertir.
Montgomery : Mais d’une certaine manière, le mari a payé pour son crime, y a un an. Justice a plus ou moins été faite ! [Il s’en va]
Beckett : Je vais voir les parents de Mélanie, pour leur apprendre comment ça s’est terminé. Vous venez ?
Castle : La femme à qui était destiné le congélateur a dit avoir parlé à un policier.
Beckett : Oui, Sloan.
Castle : J’ai lu tout le dossier, il ne la mentionne pas.
Beckett : Son témoignage n’avait aucune importance, puisqu’il ne croyait pas qu’il pouvait s’agir d’un meurtre.
Castle : Bon, seulement si on est convaincu qu’il ne s’agit pas d’un meurtre, pourquoi s’intéresser au problème de congélateur de la voisine ?
[Couloir de l’immeuble : Beckett, Castle et Mme Marsh]
Mme Marsh : Il était en or ce congélateur ?
Beckett : Vous nous aviez parlé d’un policier, madame Marsh. Ca fait cinq ans, mais peut-être que vous vous…
Mme Marsh : Je n’ai jamais dit que je l’avais vu il y a cinq ans.
Castle : Alors, quand était-ce ?
Mme Marsh : L’année dernière. Plusieurs fois je me souviens m’être demandée pourquoi ce policier m’interroge à propos d’un congélateur que je n’ai jamais reçu.
Beckett : Vous pouvez décrire ce policier qui vous posait des questions ?
Mme Marsh : Oui, il était plus âgé que vous.
Beckett : En uniforme ?
Mme Marsh : Non, il était habillé en civil. Il avait les cheveux gris, et il boitait légèrement.
Castle : Ben Davidson.
Beckett : Le père de Mélanie.
[Voiture de Beckett : Beckett et Castle]
Castle [ils observent la famille par la fenêtre] : Vous pourriez très bien en rester là. Le capitaine est content. Sam est mort. Les filles ont plutôt l’air bien.
Beckett : C’est ça la différence entre un roman et le monde réel. Ce n’est pas à un flic de choisir la fin de l’histoire. [Beckett sort de la voiture et va toquer à la porte de la famille Davidson]
Ben [en ouvrant la porte] : Lieutenant Beckett ?
Beckett : Je vous demande de me suivre au poste, monsieur Davidson.
Mme Davidson : Qui c’est chéri ? [En voyant Beckett] Qu’est-ce qui se passe ?
[Salle d’interrogatoire : Beckett, Castle et Ben Davidson]
Ben : Alors, je suis là parce que j’ai interrogé une femme à propos d’un congélateur ?
Castle : Pas n’importe quel congélateur. Celui dans lequel il y avait le corps de votre fille.
Ben : Pour le moment, admettons que vous ayez raison. De quoi suis-je accusé ?
Beckett : Si le témoignage de madame Marsh menait à l’assassinat de votre gendre, vous seriez accusé de meurtre.
Ben : Je n’arrêtais pas de réfléchir à tout ce que Sam avait dit. Son récit des événements, ce soir-là. Et je suis parvenu à la même conclusion que vous. Que Mélanie n’était pas sortie de son appartement en vie. Madame Marsh a simplement confirmé mes soupçons.
Beckett : A savoir que Sam l’avait tuée ?
Castle : Si vous aviez découvert la vérité, pourquoi vous n’avez pas averti la police ? Sam aurait finit sa vie en prison.
Ben : On ne l’aurait jamais condamné. Dans ce temps-là, on n’avait pas encore mis la main sur le cadavre de ma fille, vous vous souvenez ? Ses avocats auraient fait le procès de ma fille et non le sien. On ne l’aurait pas inquiété.
Beckett : Vous avez donc pris les choses en main.
Ben : Vous devez comprendre qu’en tant que père on puisse y être amené. Qu’on puisse décider de suivre le meurtrier de sa fille un soir où il ferait particulièrement sombre, qu’on puisse le menacer d’une arme à feu qu’on aurait rapporté de la guerre. Et qu’on puisse promettre de lui pardonner en échange de la vérité. Ayant obtenu ses aveux, être ravagé par la colère. Chaque fois qu’il passait à la maison avec les filles, je voyais ma femme mourir à petit feu. La visite de vos petites filles devrait être uniquement une source de bonheur, et non vous rappeler que votre seul et unique enfant est morte.
Beckett : Le tuer n’était pas la solution.
Ben : J’ai jamais dit que je l’avais tué. J’ai dit que de la part d’un père, on pourrait le comprendre. Sam a été tué au cours d’un vol à main armée. C’est la version de la police et y a pas d’élément qui permette d’identifier le coupable. Il y a peu de chance qu’on le traduise en justice. Je suppose que la vérité finira par éclater un jour. Je voudrais voir un avocat, si possible.
[Commissariat : Beckett et Castle]
Castle [au téléphone] : Non, non, je voulais te dire bonne nuit, c’est tout chérie. D’accord t’auras des crêpes aux fraises je te le promets. A plus. [Il raccroche] Je crois que je manque à ma fille.
Beckett : Comment avez-vous su ?
Castle : Je suis l’homme-araignée.
Beckett : A propos, il s’agissait de ma mère. Pas de mon père. Ce soir-là, j’avais prévue de dîner avec mes parents. Ma mère devait nous retrouver plus tard au restaurant, mais elle n’est jamais venue. Au bout de deux heures, on est rentrés chez nous, et on a trouvé un flic qui nous attendait. Le lieutenant Raglan. Il l’avait retrouvée, on a appris qu’elle avait été poignardée.
Castle : Un crime crapuleux ?
Beckett : Non. Elle avait son sac à main, ses bijoux et tout son argent. Ce n’était pas non plus une agression sexuelle. Ils ont mis ça sur le compte de la violence des gangs. Elle se serait pas trouvée au bon endroit. Comme dans le cas de Mélanie, les enquêteurs avaient leur propre version de l’affaire. Alors, ils l’ont emballé dans un joli paquet et le tueur court toujours.
Castle : Pourquoi vous portez la montre ?
Beckett : Mon père a été détruit. Il est sobre aujourd’hui, ça fait cinq ans. Alors, [en montrant la montre de son père] ça c’est pour la vie que j’ai contribué à sauver. Et [en montrant la bague en pendentif de sa mère] ça, c’est pour la vie qu’on m’a volé. Voilà, toute cette histoire va donner un peu plus d’épaisseur à votre Nikki Hard.
Castle : Faut voir. Flic le jour, et call girl la nuit, c’était pas une mauvaise idée. Mais, c’est vrai qu’un lourd passé ça peut plaire aussi.
Beckett : N’allez surtout pas désorienter vos lecteurs à cause de moi, Castle.
Castle : A très bientôt j’espère.
Beckett : Bonne nuit, ça suffit.
Castle : Pour un écrivain c’est banal de dire « bonne nuit », tandis que « à très bientôt j’espère » c’est plus prometteur.
Beckett : Eh bien moi, je suis flic. Bonne nuit. [Beckett s’en va]
Castle : Bonne nuit, Kate.
[Appartement de Beckett : Beckett enlève son arme et son pendentif, se met sur son lit et compose un numéro de téléphone]
Beckett : Papa ?
[Archives du commissariat : Esposito et Castle]
Esposito [sort un dossier et le tend à Castle] : N’oubliez pas, il s’est rien passé. J’étais pas là.
Castle : Vous avez ma parole. Merci.
Esposito : Dites-lui un seul mot, et je vous le ferai payer.
Castle : J’ai compris.
Esposito : Bonne chance. [Esposito s’en va, Castle ouvre le dossier de Johanna Beckett. Il commence à le parcourir, débutant par le rapport d’autopsie.]
Retranscription effectuée par Ghostgard.